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Paramètres d’analyse d’eau

Lorsque vous faites analyser votre eau en laboratoire, différents paramètres sont étudiés. Ces paramètres vous permettent de comprendre la composition de votre eau.

Le certificat d’analyse que vous recevez du laboratoire vous indique, par exemple, si votre eau est contaminée par des bactéries ou encore si elle contient des minéraux ou des métaux en trop grande concentration. Pour chaque paramètre, le certificat présente un maximum à ne pas dépasser, ainsi que votre résultat en particulier.
Il existe deux grandes catégories de paramètres analysés en laboratoire :

  • Les paramètres microbiologiques
  • Les paramètres physico-chimiques
C’est à la lumière de vos résultats concernant ces différents paramètres que nous faisons nos recommandations pour le traitement de votre eau.

Les paramètres microbiologiques

Les paramètres microbiologiques sont aussi appelés paramètres bactériologiques. Ils consistent à vérifier la présence de bactéries et d’autres microbes dans l’eau. Certaines bactéries et certains microbes peuvent entraîner des conséquences immédiates sur votre santé comme la gastro-entérite.

En d’autres mots, les paramètres microbiologiques permettent de savoir si votre eau est potable.

Les principaux paramètres microbiologiques analysés en laboratoire sont :

  • La bactérie E. coli, qui fait partie des coliformes fécaux
  • Les entérocoques fécaux
  • Les coliformes totaux
  • Les colonies atypiques

Les paramètres physico-chimiques

Les paramètres physico-chimiques peuvent affecter le goût, l’odeur et l’apparence générale de votre eau. Dans notre jargon, on appelle cela les « paramètres physico-chimiques esthétiques ». Lorsque certains paramètres dépassent le maximum recommandé, l’eau peut aussi laisser des traces sur les vêtements, sur la vaisselle ou sur l’équipement de salle de bain ou encore détériorer le matériel de plomberie.

Les principaux paramètres physico-chimiques esthétiques analysés sont :

  • Alcalinité
  • Chlorures
  • Conductivité
  • Couleur vraie
  • Dureté totale
  • Fer
  • Manganèse
  • pH
  • Soufre
  • Tanins et lignines
  • Turbidité
  • Ultraviolet : absorbance et transmission

Certains de ces paramètres physico-chimiques peuvent entraîner des conséquences sur votre santé. On les appelle alors les « paramètres physico-chimiques santé ».

Les conséquences peuvent être immédiates, comme causer une gastro-entérite ou avoir un effet laxatif.

Mais pour plusieurs de ces paramètres santé, les conséquences peuvent survenir lorsqu’une personne est exposée pendant plusieurs années à une eau ayant une trop grande concentration d’un contaminant.

Les principaux paramètres physico-chimiques santé analysés sont :

 

  • Nitrites-nitrates
  • Sulfates

D’autres paramètres physico-chimiques santé comme l’arsenic et le baryum peuvent être analysés. En fait, ce n’est qu’à l’aide d’une analyse d’eau que leur présence peut être décelée, car ils sont sans goût, sans odeur, sans couleur et ils ne laissent pas de traces. Toutefois, on les retrouve rarement dans les régions de Lanaudière et des Laurentides.

Les paramètres microbiologiques

Dans une analyse en laboratoire, la bactérie E. coli (Escherichia coli) est la principale bactérie recherchée parmi les coliformes fécaux. Les coliformes fécaux sont présents dans le système digestif des humains et des mammifères. Ils se développent à 37 degrés Celsius.

Leur présence dans l’eau indique une pollution d’origine fécale récente et proche de la source d’eau. Par exemple, une installation septique qui fuit ou encore de l’épandage de fumier ou de lisier dans les environs de votre puits.

La présence d’entérocoques fécaux dans l’eau confirme qu’il y a une pollution d’origine fécale dans les environs du puits même s’il n’y a pas de coliformes fécaux. En fait, les entérocoques représentent une autre sorte de bactérie fécale vivant dans le système digestif des humains et des mammifères.

L’entérocoque fécal survit longtemps dans les sols et dans les eaux. La pollution peut donc venir de plus loin, c’est-à-dire que les bactéries pourraient avoir parcouru une plus grande distance avant d’avoir contaminé votre source d’eau.

La présence de coliformes totaux n’indique pas une pollution d’origine fécale. Généralement, ces coliformes proviennent plutôt de la décomposition de végétaux.

Ce sont des groupes de bactéries qui ne se retrouvent pas normalement dans l’eau d’un puits. Toutefois, lorsqu’elles se développent lors de l’analyse d’eau, elles peuvent indiquer un problème de contamination de l’eau.

De plus, lorsqu’elles se retrouvent en trop grandes quantités dans l’eau lors de l’analyse, elles vont empêcher de dénombrer les coliformes totaux avec précision. Elles vont donc nuire au résultat de cet autre paramètre.

Les paramètres physico-chimiques esthétiques

Maximum recommandé : moins de 10 mg par litre d’eau

Les nitrates-nitrites sont présents un peu partout dans la nature. Ils proviennent de l’oxydation de l’azote en milieu naturel.

La concentration de nitrate-nitrites dans l’eau potable ne doit pas dépasser 10 mg/L. En effet, au-delà de cette concentration, ils peuvent créer des problèmes d’oxygénation du sang et des problèmes respiratoires graves chez les jeunes bébés et les femmes enceintes.

Maximum recommandé : moins de 500 mg par litre d’eau

Les sulfates proviennent des roches gypseuses et de l’oxydation des sulfures répandus dans les roches comme les pyrites. Les sulfates les plus fréquemment rencontrés sont le sulfate de sodium, le sulfate d’ammonium et le sulfate de magnésium. Au Québec, la concentration de sulfate maximale permise est de 500 mg/L.

Toutefois, une concentration de 250 mg/L peut déjà occasionner des problèmes gastro-intestinaux chez les enfants. Une concentration de 300 mg/L peut être laxative chez les adultes. En Europe, on considère que l’eau n’est pas potable si la concentration en sulfate dépasse 250 mg/L.

Les paramètres physico-chimiques esthétiques

Maximum recommandé : de 30 à 500 mg par litre d’eau

L’alcalinité, c’est la teneur de l’eau en carbonate, en bicarbonate et en hydroxyde. Il n’existe aucun maximum recommandé pour l’alcalinité, mais elle est considérée comme « bonne » de 100 à 200 mg/L et « acceptable » de 30 à 500 mg/L.

L’alcalinité est le principal facteur à contrôler pour réduire l’agressivité de l’eau ou son pouvoir incrustant.

Une eau agressive a tendance à corroder le métal de la tuyauterie et des accessoires de plomberie. Le cuivre de la plomberie ainsi corrodé peut laisser des traces bleues dans le bain, les lavabos ou les toilettes.

À l’inverse, une eau incrustante a tendance à laisser des sels se déposer dans la tuyauterie et dans les accessoires et à ainsi réduire leur diamètre utile.

Maximum recommandé : moins de 250 mg par litre d’eau

Les chlorures sont présents dans presque toutes les eaux.

La provenance des chlorures peut être due à la percolation de l’eau à travers des roches sédimentaires, à l’intrusion d’eau salée dans les eaux souterraines et à l’épandage de chlorure de sodium et de calcium sur les routes en hiver.

Les concentrations sont très variables, pouvant passer d’une dizaine de mg/L à plus d’un millier de mg/L.

Au-delà de 250 mg/L, l’eau peut avoir un goût de sel.

À des concentrations élevées, les chlorures sont aussi des agents corrosifs.

Maximum recommandé : moins de 1650 ms par centimètre

La conductivité est la capacité de l’eau à conduire l’électricité. Elle est directement liée à la concentration des impuretés présentes dans l’eau. La mesure de la conductivité est influencée par le pH et la température.

Maximum recommandé : moins de 15 UCV

En général, la couleur peut être d’origine minérale ou organique.

Les principaux minéraux susceptibles de colorer l’eau sont le fer et le manganèse. Le fer est responsable de la teinte rougeâtre alors que le manganèse est responsable de la teinte noirâtre.

Quant aux substances organiques à l’origine de la coloration, elles sont nombreuses. Pour n’en nommer que quelques-unes, il y a les algues, la décomposition de végétaux, les tanins et les lignines.

La couleur vraie, quant à elle, c’est la couleur de l’eau une fois qu’elle a été filtrée. Ce paramètre est très important puisqu’il indique la véritable origine de la couleur présente dans l’eau. En fait, une fois filtrée, l’eau ne devrait pas présenter de fer ou de turbidité. L’origine de la couleur devrait donc être organique, et plus particulièrement due à la présence de tanins.

Maximum recommandé : moins de 120 mg ou 120 ppm par litre d’eau (Les deux mesures sont équivalentes.)

La dureté est la mesure de métaux et de minéraux dissous dans l’eau. Plus précisément, on dit que l’eau est dure quand elle contient beaucoup de calcium et de magnésium.

L’eau naturelle, riche en dioxyde de carbone et en oxygène, peut facilement dissoudre ces métaux et minéraux présents dans la nature. Elle peut ainsi acquérir une dureté de plusieurs milliers de mg/L.

Dans certains cas, la dureté peut devenir un problème. Par exemple, une dureté trop élevée dissout mal le savon. Il devient alors difficile de le rincer. L’eau dure peut aussi tacher la vaisselle ou laisser des dépôts de calcaire dans les réservoirs d’eau chaude et les bouilloires.

À l’inverse, si l’eau ne contient pas assez de dureté, elle devient agressive et attaque les tuyaux et les autres accessoires par la corrosion.

Degré de dureté de l’eau

Type d’eau

Degré de dureté milligrammes par litre (mg/L)

                                 ou parties par million (ppm)

Douce0-60 
Modérément douce60-120 
Dure120-180 
Très dure180 et plus 

Maximum recommandé : 0,3 mg par litre d’eau

Le fer est souvent présent dans l’eau, et ce, en quantité variable selon les régions et la provenance de l’eau. Le fer n’est pas une substance toxique, mais au-delà du maximum recommandé, il est responsable des taches laissées sur les vêtements et sur les accessoires de plomberie.

Maximum recommandé :

  • Pour l’esthétique : 0,02 mg par litre d’eau
  • Pour la santé : 0,12 mg par litre d’eau

Le manganèse est souvent présent dans l’eau, et ce, en quantité variable selon les régions et la provenance de l’eau. La concentration maximum recommandée est différente pour l’esthétique et pour la santé. En fait, avec aussi peu que 0,02 mg/L d’eau, le manganèse donne une couleur et un goût désagréable à l’eau. En plus grande concentration, il peut également avoir des effets néfastes sur la santé, surtout celle des bébés.

Maximum recommandé : de 6,5 à 8,5

Le potentiel hydrogène, appelé pH, est une mesure de l’activité de l’hydrogène dans l’eau. L’échelle du pH varie de 0 à 14 ainsi :  

01234567891011121314
pH acidepH acceptablepH alcalin, aussi appelé basique

Type d’eau selon l’échelle du pH

Type d’eauÉchelle de pH 
Eau acide de 0 à 6,4
Eau légèrement acidede 6,5 à 6,9
Eau neutrepH 7 -7,1
Eau légèrement alcaline (basique)de 7,2 à 8,3
Eau alcaline (basique)de 8,4 à 14

Sur cette échelle, une unité correspond à une différence de concentration multipliée par dix. Ainsi une eau de pH 5 est dix fois plus acide qu’une eau de pH 6.

Même si la valeur du pH est neutre, l’eau peut être agressive si la dureté et l’alcalinité sont faibles.

Maximum recommandé : 0,05 mg par litre d’eau

Le sulfure d’hydrogène est l’une des formes naturelles du soufre.

Il donne à l’eau une odeur d’œuf pourri et un mauvais goût. Il peut aussi corroder la tuyauterie et noircir la vaisselle ou les ustensiles argentés. En fait, dans l’eau chaude, le soufre laisse un dépôt gris qui ressemble à de la suie.

Le soufre n’est toutefois pas nocif pour la santé.

Maximum recommandé : environ 0,5 mg par litre d’eau

Les tanins et les lignines proviennent des végétaux et du bois.

Ils peuvent se retrouver dans l’eau en raison de la décomposition normale des matières végétales ou en raison de rejets de matières végétales dans l’environnement par des industries, par exemple par des usines de pâtes et papiers.

La présence de tanins dans l’eau influence les résultats pour le paramètre « couleur vraie ».

Maximum recommandé : moins de 5 UTN

La turbidité est causée par de fines particules qui restent en suspension dans l’eau et qui la rendent trouble. Ces particules proviennent du limon, de l’argile ainsi que d’autres matières organiques et inorganiques présentes dans l’eau. En fait, la turbidité est l’inverse de la limpidité.

Certaines conditions météorologiques peuvent modifier la turbidité de votre eau comme les vagues de chaleur en été, les pluies torrentielles et le renversement des lacs à l’automne et au printemps, c’est-à-dire la circulation naturelle de l’eau qui se produit lors de ces saisons.

Minimum recommandé : 85 % de transmission

L’eau peut être analysée à l’aide de rayons ultraviolets (UV). Ceux-ci permettent de vérifier :

  • La proportion des rayons UV qui sont absorbés par l’eau.
    C’est ce qu’on appelle l’absorbance UV.
  • La proportion des rayons UV qui traversent l’eau.
    C’est ce qu’on appelle la transmission UV.

En fait, moins les rayons UV sont absorbés par l’eau, plus ils la traversent. Les résultats de ces mesures donnent donc de bons indices pour prédire l’efficacité d’une désinfection UV.

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